Le 24 décembre 2005, fin de matinée

"Je me retrouve sur la table de la cuisine, entre les miettes et devant le bordel à ranger...
Mais qu'est-ce qui est le plus en bordel?
Mon appartement ou l'intérieur de moi?
Cette volonté, plus forte que la raison, plus forte que les sentiments de faire que "tout" s'arrête...
Je connais ta valeur, et je sais que tu es quelqu'un de bon.
Je sais aussi que parfois face à moi, tu te sens désarmé.
Parce que ce qu'il s'est passé hier me rappelle mes faiblesses
Et je sais que je n y échappe pas.
A mon enfance.
Et j'ai peur de devoir la subir encore.
Cette enfance, je crois: blessée et qui m'empêche de réagir comme les autres.
Et qui me rend parfois, par défense, insensible à tout
Et cruelle.
Alors aujourd'hui, je me sens comme après un ouragan.
Devastée.
Triste.
Sans force.
Tu vois, après une nuit comme celle-là, il aurait fallu pouvoir se retrouver.
Se parler.
Retrouver la tendresse.
Se réconcilier vraiment.
Derrière mes coups de gueule, je le sais, il y a aussi le besoin de te voir réagir et lutter pour me garder.
Comme une mise à l'épreuve.
Alors, oui: je t'ai vu lutter.
Et te débattre face à moi qui suis, dans ces moments-là, la plus cruelle adversaire.
Je n'arrive pas à te demander pardon pour ce que je suis.
Mais voilà, je suis ainsi et je ne peux pas te dire que cela ne reviendra pas.
Ce fameux besoin de securité, d'être "prise en charge" par un homme: je ne peux lutter contre.
Mais je sais aussi que je t'aime.
Et que ce que tu m'apportes est beau.
Peut-être y arriverons-nous.
A faire une belle histoire.
J'espère seulement que cette histoire nous fera grandir et que tu n'en sortiras pas diminué.
C'est vrai, je ne te connais pas encore beaucoup.
Mais j'apprendrai à te faire confiance
A croire en toi
Et en ton propre avenir.
Parce que je ne crois pas au hasard et que tu n'es pas rentré pour rien dans ma vie.
Alors: oui
Je te laisse du temps.
Du temps pour me convaincre.
Et laisse moi aussi du temps pour vaincre en moi
Ce qui me pousse à fuir..."