le 26 janvier

J'écris pour vous dire que le moment est arrivé. Deux années que je prépare ce voyage... Deux années que je me suis retrouvée face à  ma douleur. Au début, je me suis sentie engloutie par elle, anéantie, puis j'ai ressenti de la colère, de l'incompréhension. Il faut que vous le sachiez. Qu'importe le nom de ma douleur, qu'importe même la raison, c'est une douleur universelle. Celle de la perte d'un être cher. Je voudrais trouver les mots pour l'écrire, ce qui m'a si longtemps déchirée, venant me hanter la nuit, le jour, me faire regretter de vivre. J'ai perdu pourtant ce goût-là, acide, de la douleur. J'ai compris. La lumière d'un être de valeur ne s'éteint pas avec son dernier souffle. Désormais je le sais, alors je suis en paix. Je peux donc partir, vendredi 26 janvier lui rendre hommage, rencontrer ses amis, aller me receuillir sur sa tombe, regarder ses paysages familiers qui sont les miens, aussi.

Etienne avait 26 ans, c'est mon parrain, mon oncle, un être de valeur, un être de foi, un être de lumière comme il en existe peu, son âme, bienveillante, étincelante, existe encore, souffle partout, elle vit bien plus fort que certain vivants.

Il a sa place ici, il a sa place dans ma vie.

Si tu ne me connais pas, sache que le 26 janvier il est mort mais ne s'est pas éteint.

Si tu me connais, alors tu sais, que longtemps, toujours je parlerai de lui, si tu me connais, alors tu sais. Alors pense à lui, à son importance pour moi, et à chacun des pas que je ferai ce jour-là, accompagne-les, comme un ami pour moi, par la pensée et l'amour que tu me portes.

Et la chanson, dans la photo d'Etienne, c'est Waiting on an angel (Ben Harper)